Cnuced : Le Maroc, un des rares pays africains à avoir réussi la diversification de ses exportations

Le Maroc a réalisé des progrès notables dans le changement structurel de son économie et la diversification de ses exportations, selon un nouveau rapport de la Cnuced sur la diversification des exportations en Afrique. Et ce contrairement à la majeure partie des pays africains qui restent essentiellement tributaires des produits primaires dans les secteurs agricole et extractif.

Le Maroc est l’un des rares pays africains qui ont réalisé un progrès important dans le changement structurel de leurs économies et la diversification de leurs exportations. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) intitulé «Repenser les fondements de la diversification des exportations en Afrique : le rôle de catalyseur des services financiers et des services aux entreprises». En effet, relève le rapport, seuls trois pays du continent (Afrique du Sud, Égypte et Maroc) ont un indice supérieur à la moyenne mondiale dans l’Indice de développement technologique élaboré par l’agence onusienne. Ce nouvel indice prend en compte la différenciation des produits, mesurée par l’unité valeur d’un produit exporté. Un pays pourrait encore augmenter sa complexité économique en améliorant la qualité (c’est-à-dire la valeur) de ses produits exportés même s’il n’ajoute pas de nouveaux produits à son panier d’exportation, expliquent les auteurs du rapport. «La capacité d’un pays à accroître ses capacités productives et son changement structurel dépend fortement de la disponibilité des intrants, de la technologie et des services», notent-ils. Par conséquent, soulignent-ils, une plus grande variété de biens et de services est nécessaire pour faciliter la diversification des produits et le changement structurel.

La Cnuced note que si un pays est déjà fortement diversifié, comme l’Égypte, le Maroc ou l’Afrique du Sud, il y a généralement moins d’opportunités pour de nouveaux produits. Pour ces pays, d’autres dimensions de la diversification, telles que la diversification entre les acteurs et les entreprises pour réduire la concentration régionale des recettes d’exportation vers quelques entreprises, deviennent pertinentes. Le rapport cite également le Maroc et l’Afrique du Sud comme étant des pays qui ont développé une bonne participation à la chaîne de valeur automobile, puisqu’ils ont amélioré leur capacité de recherche et développement, de conception et de fabrication de pièces spécifiques pour le secteur automobile. Par ailleurs, le Royaume se distingue également, selon ce rapport, dans le financement des PME.

Il est classé deuxième sur le continent en termes du ratio prêts aux PME/PIB (96,3%) en 2020, derrière l’Afrique du Sud (107,8%). Globalement, le rapport relève que, même s’ils s’efforcent de diversifier leurs exportations, les pays africains restent essentiellement tributaires des produits primaires dans les secteurs agricole et extractif. «Leur dépendance a des incidences néfastes sur la croissance inclusive à long terme, car elle assombrit les perspectives d’industrialisation et de développement du capital humain, entre autres», déplore la Cnuced. En Afrique, 45 pays sont tributaires des produits de base, et leurs recettes sont très instables en raison de la nature de ce marché, caractérisé par des périodes d’envolée et de chute des prix, relève-t-elle. Si de nombreuses régions d’Afrique ont connu une croissance économique positive ces dernières années, celle-ci était en partie due à un supercycle des produits de base, indique-t-elle.

Or, souligne-t-elle, de nombreuses possibilités de transformation, d’approfondissement de la diversification et d’amélioration de la compétitivité s’offrent actuellement à ces pays. «La mise en place réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’expansion de la classe moyenne, l’émergence d’un marché de consommation, le recours accru aux services financiers et aux technologies financières, ainsi que le dynamisme des entrepreneurs privés, favoriseront la diversification des exportations et la croissance économique durable en Afrique», conclut le rapport.

Source : Lematin.ma