Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, ce mercredi 13 juillet, au Palais Royal à Rabat, un Conseil des ministres. A cette occasion, un projet de loi-cadre relatif au système national de santé a été adopté. Les détails…
Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 13 juillet, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb, a présenté devant Sa Majesté le Roi, un exposé sur un projet de loi-cadre relatif au système national de santé. Ce projet, élaboré en exécution des Hautes instructions Royales pour la révision du système de santé pour qu’il soit à la hauteur du chantier de la généralisation de la protection sociale, est basé sur quatre piliers fondamentaux. Il s’agit notamment de la gouvernance, la valorisation des ressources humaines, la mise à niveau de l’offre de santé et la digitalisation du système sanitaire.
Pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, ce projet fait partie du grand chantier royal sur la couverture sanitaire et la protection sociale qui permettra au Royaume de passer de 14 millions bénéficiaires à 36 millions.
Dans une déclaration à SNRTnews, Tayeb Hamdi a précisé que ce projet est nécessaire pour réhabiliter le système de santé national afin d’absorber la demande aux soins de santé qui augmentera dans la période à venir.
Bonne gouvernance
La bonne gouvernance représente le premier pilier de cette réforme. Elle vise à renforcer les mécanismes de régulation de l’action des acteurs et l’amélioration de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire sur tous les niveaux. Et ce, en créant notamment la Haute Autorité de la santé, l’Agence des médicaments et des produits de santé ainsi que l’Agence du sang et produits dérivés du sang.
Ce n’est pas tout, la bonne gouvernance permettra de revoir les missions, ainsi que l’organisation de l’administration centrale mais aussi de créer des groupements sanitaires territoriaux, qui seront chargés principalement de l’élaboration et de l’exécution du programme national régional et du renforcement des mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé.
Pour Tayeb Hamdi, cette révision de la gouvernance « est essentielle à la réhabilitation du système national de santé, afin d’éviter de gaspiller les ressources humaines et matérielles qui ne sont pas exploitées de manière rationnelle et logique« .
La valorisation des ressources humaines
Sans nul doute, il est inutile de réformer le système sanitaire sans valoriser les ressources humaines qui ont joué un rôle majeur pendant la crise sanitaire. Dans ce sens, la loi sur la fonction publique sanitaire sera élaborée en vue de motiver le capital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines et réformer le système de formation. S’y ajoutent l’ouverture sur les compétences médicales étrangères et l’encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l’étranger à retourner exercer dans leur pays.
D’ailleurs, le chercheur en politiques et systèmes de santé n’a pas hésité à rappeler la pénurie de médecins et d’infirmières dont souffre le Royaume, soulignant que le besoin concernera davantage les cadres de santé qui sont au coeur de ce projet de protection sociale.
D’ailleurs, Khaled Ait Taleb avait confirmé que le manque de ressources humaines dans le secteur de la santé est un grand et ancien héritage, car le système a besoin de 97.000 médecins et infirmières, et a révélé que le manque de médecins est estimé à 32 000 alors que 1.000 étudiants seulement sortent des centres de formation existants.
La mise à niveau de l’offre sanitaire
Faciliter l’accès des citoyens aux services médicaux, améliorer la qualité des soins, répartir d’une manière équitable les services hospitaliers à travers le territoire national, la mise à niveau des hôpitaux sont entre autres les buts de ce troisième point de la réforme.
Dans ce sens, Hamdi a précisé que les Marocains bénéficiant d’une couverture santé auront besoin de services médicaux de haute qualité, ce qui nécessite des cadres de santé, des hôpitaux, des cliniques et des laboratoires de qualité, d’où la nécessité de réhabiliter le système de santé national.
La digitalisation du système de santé
Ce quatrième pilier de la réforme porte sur la digitalisation du système de santé, à travers la mise en place d’un système informatique intégré pour le regroupement, le traitement et l’exploitation des principales informations ayant trait au système de santé.
Dans ce sens, Hamdi a souligné que la digitalisation du système de santé est un élément clé qui permettra aux citoyens d’accéder aux services de la santé et à améliorer la qualité des traitements, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.