Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé ce lundi 25 juillet 2022 à Rabat la signature d’une importante convention-cadre relative à la promotion des ressources humaines dans le secteur de la santé. Les effectifs opérant dans le secteur seront ainsi portés à 90.000 en 2025, contre 68.000 actuellement.
La réforme du secteur de la santé est enclenchée. Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a présidé ce lundi 25 juillet à Rabat la cérémonie de signature d’une convention-cadre visant à augmenter substantiellement le nombre des effectifs travaillant dans le secteur au Maroc. Objectif, porter ce nombre à 90.000 en 2025, contre 68.000 actuellement. L’idée est d’atteindre 24 professionnels de la santé pour 10.000 habitants à l’horizon 2025, contre 17,4 actuellement. Un chiffre appelé à augmenter davantage en 2030, pour atteindre 45 professionnels par 10.000 habitants. Selon le chef du gouvernement, ce programme sera doté d’un budget global de 3 milliards de dirhams.
La convention a été signée par le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, en présence notamment des présidents des universités et des doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire.
«Aujourd’hui, à travers cette convention, nous nous lançons pour résoudre un des principaux piliers de la réforme, celui du relèvement de la cadence de la formation des ressources humaines et des compétences dans le secteur de la santé», a déclaré le chef du gouvernement. Pour cela, le gouvernement veut relever la formation des médecins à un niveau supérieur de 20% par rapport aux lauréats qui sortent actuellement des facultés.
Aziz Akhannouch a annoncé que l’Exécutif va par ailleurs, et en guise de mesure prioritaire, construire trois nouvelles facultés de médecine à Béni-Mellal, à Guelmim et à Errachidia. «Nous allons aussi améliorer les conditions de travail de nos médecins pour qu’ils puissent continuer à exercer dans leur pays», a-t-il souligné.
De son côté, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a mis en exergue l’importance de la réforme du système de la santé dont un projet de loi-cadre a été adopté récemment en Conseil des ministres et transmis au Parlement. «Grâce à cet accord, nous allons commencer à appliquer les premières mesures liées à la réforme de la santé sachant que la promotion des ressources humaines, un des quatre piliers fondamentaux de la réforme, va intéresser les régions qui auront la mission de gérer sur place une stratégie sanitaire locale», a-t-il dit. «Chaque région a ses besoins spécifiques en matière de soins et de médecins, d’infirmiers et de techniciens», a-t-il affirmé.
Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a pour sa part mis l’accent sur le rôle des formateurs que sont les professeurs universitaires dont le nombre va augmenter à 3.500 d’ici la fin de la mise en œuvre de la réforme. Abdellatif Miraoui a par ailleurs évoqué un projet de labellisation des établissements supérieurs pour offrir aux étudiants marocains la possibilité de se former dans des unités de qualité.
Pour sa part, le ministre délégué au Budget a estimé que l’Exécutif «cherche à résoudre le déficit en matière de ressources humaines, condition sine qua non à la réussite du chantier de couverture sociale».
Abdelouahab Belmadani, directeur de la planification et des ressources financières au sein du ministère de la Santé, a assuré que la réforme prévoit d’accorder aux médecins «un salaire fixe, en plus d’un variable calculé sur la base des actes médicaux assurés chaque mois par chaque médecin dans chaque unité de soin». Les actes médicaux mensuels «seront plafonnés». Les hôpitaux auront par ailleurs le droit de conclure des contrats de travail avec les médecins du secteur privé. «Nous allons réduire le manque actuel en ressources humaines et encourager les cadres marocains établis à l’étranger à retourner exercer dans leur pays», a insisté le responsable.