Les troubles de la santé mentale sont souvent négligés dans notre société et les personnes qui en souffrent sont la plupart du temps stigmatisées. À telle enseigne que les malades intériorisent les préjugés qui les accablent et s’enferment dans un cercle vicieux qui perpétue leur tourment. C’est pourquoi les médecins ne cessent d’alerter sur l’urgence de prendre au sérieux ce problème. Comment ? Quelques éléments de réponse ont été apportés par les experts invités du Forum de la santé mentale organisé le 20 avril à Casablanca par le Rotary District 9010.
La santé mentale des individus peut être affectée par de nombreux facteurs. Répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19, cherté de la vie et difficulté à assurer l’équilibre entre travail et vie personnelle… autant d’éléments qui peuvent perturber l’équilibre d’une vie saine. D’où l’impérieuse nécessité d’accorder à la santé mentale des individus toute l’attention qu’elle mérite. Ces idées et bien d’autres étaient au cœur des débats lors du Forum sur la santé mentale qui a été organisé le samedi 20 avril à Casablanca. L’événement, qui a été initié par les Rotary Club du Maroc, a offert aux participants un espace d’échange et de partage sur cette question d’actualité.
Il est temps de briser le tabou !
«La santé mentale est un problème trop souvent négligé. C’est un sujet qu’on n’aborde pas directement et ouvertement», regrette d’entrée de jeu Saadia Aglif, la gouverneure du District 9010 du Rotary International. Et d’ajouter qu’il est temps d’en parler en vue de sensibiliser les citoyens, d’où l’intérêt de ce forum qui cible les adultes, mais aussi et surtout les jeunes. Dans cette optique, Mme Aglif ne manque pas de noter que cette problématique tient à cœur au président du Rotary International et à tous les rotariens du monde, compte tenu de son importance dans un monde en perpétuel changement.
Troubles mentaux : il vaut mieux prévenir que guérir
Interrogée sur les moyens à utiliser pour se protéger et protéger son entourage des troubles mentaux dans un environnement stressant, Dr Dina Selassi estime que la prévention commence dès l’enfance, si ce n’est pendant la grossesse. En effet, ajoute-t-elle, une grossesse saine est la meilleure des préventions, précisant que pendant l’enfance et l’adolescence, le rôle des parents est crucial. «Les parents doivent offrir à leur enfant un environnement stable, sécurisé et bienveillant avec, d’une part, une limitation de l’exposition aux écrans et aux réseaux sociaux et, d’autre part, une prévention des drogues et du harcèlement en milieu scolaire», explique l’intervenante. S’agissant de l’âge adulte, Dr Selassi insiste sur la sociabilisation et la mise en place d’un environnement personnel et professionnel adéquat. «Il faut aussi veiller à avoir des habitudes et des rituels sains, notamment des activités physiques régulières et des horaires de sommeil fixes», insiste-t-elle. Mais ce n’est pas tout, il est vital d’apprendre à déceler les signes d’alarme et de ne pas hésiter à consulter, insiste la spécialiste.
Partant de là, les experts participants à ce Forum ont tenu à initier les amis des différents clubs du Rotary aux techniques permettant de reconnaître les signes d’alarme pour mieux accompagner les membres de leur entourage, les entourer de bienveillance et les encourager à consulter en cas de besoin. Les organisateurs de cet événement ont tenu à préciser que chaque club organisera ses propres activités, notamment des conférences et des ateliers pour plus de sensibilisation sur cette question qui nécessite une mobilisation permanente et un travail de longue haleine.