L’Exécutif crée une nouvelle direction en charge de l’approvisionnement au niveau du ministère de la santé
Organigramme.» Le ministère de la santé et de la protection sociale se restructure. En effet, le Conseil du gouvernement vient d’adopter un nouveau décret introduisant des changements au niveau de l’organigramme du ministère.
Remise à plat du système d’approvisionnement en médicaments et produits de santé au Maroc. Le gouvernement vient de revoir l’organigramme du ministère de la santé et de la protection sociale pour la création d’une nouvelle direction. Dans les détails, le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a examiné et approuvé le projet de décret n° 2.22.811 modifiant et complétant le décret n° 2.94.285 du 17 joumada II 1415 (21 novembre 1994) portant attributions et organisation du ministère de la santé. Présenté par Khaled Ait Taleb, ministre de la santé et de la protection sociale, ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts du ministère pour réorganiser et restructurer ses structures administratives centrales et définir ses termes de référence pour mettre en œuvre le contenu des directives royales visant à développer une politique du médicament garantissant la fourniture des produits pharmaceutiques essentiels dont dépendent les programmes prioritaires de santé publique. Il est question ensuite de se conformer aux recommandations des instances et institutions nationales, notamment le Conseil de la concurrence et le Conseil économique, social et environnemental. Concrètement, ce projet vise à créer une nouvelle direction sous le nom de «Direction de l’approvisionnement en médicaments et produits de santé», assurant de nombreuses missions, notamment l’approvisionnement des établissements de santé en médicaments essentiels et produits de santé de haute qualité. La création de cette nouvelle structure arrive à un moment où l’opinion publique connaît un débat sur la disponibilité de certains produits.
Offre et demande
Il y a quelques jours, le ministre de la santé et de la protection sociale avait indiqué à la Chambre des représentants que la disponibilité des médicaments est soumise à l’offre, à la demande et à la conjoncture sur les marchés internationaux. En réponse à une question sur «la pénurie de certains médicaments pour les patients atteints de cancer avancé», adressée par le groupe socialiste lors de la séance consacrée aux questions orales, M. Ait Taleb a rappelé la stratégie adoptée par le ministère pour assurer le stock stratégique et le stock de réserve de médicaments, faisant remarquer, toutefois, que cette démarche «ne signifie pas que le Maroc sera à l’abri de la pénurie de médicaments» en raison de l’augmentation des prix sur le marché international ou de l’absence des matières premières. Ces facteurs pourraient conduire les entreprises à ne pas importer de produits pharmaceutiques, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de reconsidérer les prix «à un moment où nous connaissons quelques difficultés». Dans ce contexte, et en réaction au manque de certains médicaments dans les pharmacies marocaines, à l’instar de la morphine, M. Ait Taleb a affirmé que ce médicament est produit par deux sociétés au Maroc, dont l’une produit les injections et l’autre les comprimés. Le ministre de la santé et de la protection sociale a également indiqué qu’un million de comprimés de morphine seront distribués au niveau national, dans le but de répondre aux besoins en produits pharmaceutiques, notant que le «Moscontin 100 mg» est disponible sur le marché.
Réforme
La création d’une nouvelle direction est de nature à combler un vide et offrir un cadre plus adéquat pour la gestion de l’approvisionnement en médicament, notamment pour les structures hospitalières du pays. Dans ce sens, le Royaume mène actuellement une grande réforme de son système de santé. Cette dernière réforme comprend 4 piliers majeurs et 11 mesures pivots qui visent à renforcer et consolider le système, afin qu’il puisse répondre aux différents défis et assurer la réussite des grands chantiers dans lesquels s’est engagé le Maroc. Le premier pilier de cette réforme vise à adopter une nouvelle gouvernance visant à renforcer les mécanismes de réglementation et de contrôle de l’action des opérateurs, renforcer la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre de santé, à tous les niveaux stratégiques, centraux et territoriaux, à travers la création de la Haute autorité de santé pour renforcer la mission d’encadrement technique de l’assurance-maladie obligatoire, évaluer la qualité des prestations des établissements de santé des secteurs public et privé et donner un avis sur les différentes politiques de santé publique.
Il est également question de la création de groupements territoriaux de santé, qui seront chargés de préparer et de mettre en œuvre le programme médical régional et de renforcer les mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé. Il s’agit, en outre, de la création de l’Agence du médicament et des produits de santé, la création de l’Agence marocaine du sang et des dérivés du sang sans oublier la révision des missions, des fonctions et de la structure de l’administration centrale.
Réhabilitation
La réforme en cours vise également la réhabilitation de l’offre de santé, d’une manière à répondre aux attentes des Marocains, afin de faciliter l’accès aux services médicaux et d’améliorer leur qualité, de répartir équitablement les services hospitaliers sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit dans ce cadre de réformer les établissements de soins de santé primaires, mettre à niveau les hôpitaux, instaurer l’obligation de respect du parcours des soins, et de mettre en place un système d’accréditation des établissements de santé.
Les responsables font dans le cadre de cette réforme le pari de la digitalisation du système national de santé, à travers la création d’un système d’information intégré pour collecter, traiter et exploiter toutes les informations de base liées au système de santé. Cette orientation répond à un souci de collecte et de regroupement des parcours de soins des citoyens auprès des établissements publics et privés et d’amélioration de leurs mécanismes de suivi et de traitement.